Les Breguet type 11 et 12
A la fin de la 2éme guerre mondiale le stock de J 30 BZ  des usines  Junghans de Schramberg (en Forêt Noire) fut saisi par les armées françaises et considéré comme prise de guerre.
Ces montres furent montées sur les nouveaux avions construits par l'industrie française renaissante. Mais les stocks, même les plus mirobolants, ont une fin.
Le ministère de l'air, car à l'époque il y en avait un, demande à la Maison Breguet de construire une montre de bord ayant le même  encombrement que la J 30 BZ car il est plus simple et surtout plus économique de construire une nouvelle montre que de modifier tous les avions.
Breguet type 11
Breguet type 12
Breguet reprend le dessin de Junghans mais choisi un mécanisme de 19 lignes Valjoux  de très haute qualité: le calibre 551; car en effet il est prévu que la montre passera les épreuves de la certification Chronomètre  imposée par l’AAF; et puis on est chez Breguet et on ne monte pas n'importe quel calibre.
C'est un mouvement ayant une réserve de marche de 40 heures minimum, échappement à ancre,  22 rubis, chronographe totalisateur 15 minutes, roue  à 6 colonnes: donc 3 fonctions, sans possibilité Flyback.
Tous les chronographes 19 lignes de chez Valjoux ont un diamètre d'encageage identique de  42,10 mm pour un diamètre total de 43,10mm. Il n'y a donc que peu de choses à modifier sur le dessin de Junghans.
La boite est en  alliage d'aluminium dérivé du duralumin, car la montre doit être amagnétique. Sur la planche de bord elle est voisine du compas de secours et donc ne doit pas le perturber. Ce petit instrument  qui à l'air d'une misérable babiole à coté des somptueux horizons artificiels et plateaux de route ; est "un instrument de survie" en cas d'avarie majeure comme la perte totale à bord de la puissance électrique, il ne reste que lui pour guider l'avion jusqu'à un terrain de secours.
Par la suite les avionneurs français vont monter cette montre sur la colonne de commande gauchissement-profondeur (le "manche à balai") des avions gros porteurs; elle est donc à portée immédiate des mains du pilote ce qui prouve son importance dans la conduite du vol.
C'est le même chronographe que le type 11 auquel a été ajoutée la fonction "Flyback". La définition de cette fonction est:
Flyback ou Retour en vol
« Fonction additionnelle d’un chronographe qui permet la remise à zéro et le déclenchement instantané d’un nouveau comptage. »
Cette fonction additionnelle permet la remise à zéro et le lancement d'un nouveau chronométrage en utilisant un seul bouton poussoir. Une seule pression évite trois manipulations: arrêt du comptage; remise à zéro et lancement d'un nouveau comptage. Donc les opérations Stop, Reset, Start en une fraction de seconde
Le Flyback a été crée en 1936 par les ingénieurs de Longines, mais cette fonction était très peu employée en aviation et pratiquement pas dans la vie civile. Elle devint un outil indispensable avec la mise en service des avions de combats supersoniques.
La J 30 BZ en place dans le cockpit du Me 109; attention l'avion a été "modernisé" on voit sous l'altimètre (en mètres) un indicateur de route VOR-ILS, un altimètre en pieds faisant pendant à l'indicateur VOR-ILS  a été ajouté pour que l'avion soit accepté sur tous les terrains de l'AIATA.
La Junghans  J 30 BZ suite
La montre ne fait pas partie de l'avion, elle fait partie de la dotation du pilote au même titre que les divers uniformes, l'arme de service etc…. A chaque départ de vol, le pilote montait dans l'avion et mettait en place la montre  qu'il avait pris soin de remonter et de mettre à l'heure. Les pilotes étaient très attachés à leur montre et certains d'entre eux ont pris des risques insensés. Lorsque leur avion était en perdission  ils prenaient néanmoins le temps de retirer la montre de son support  avant de sauter et ouvrir leur parachute.
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Richard Chavigny nous parle de :
 
Les montres de bord aéronautiques  (3)
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