Sur cette page nous vous présentons des objets horlogers ou des outils avec quelques détails sur leur historique ou sur leur utilisation
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Née au début du XXe siècle l'aéronautique militaire française acquiert ses lettres de noblesse pendant le Grande Guerre avant d'être érigée au rang de cinquième arme en décembre 1922 et ce n'est que le 2 juillet 1934 qu'elle devient une armée à part entière : l'ARMEE DE L'AIR Française. (AAF)
Au début les avions n’étaient pas équipés d'une montre; c'était celle du pilote qui servait pour la conduite du vol; elle marchait plus ou moins bien, le plus souvent pas très bien…
Dans ce document l'histoire des montres aéronautique est détaillée avec les différents modèles et fabricants de cet équipament si important en aviation.
Le document comportant 34 pages, il set présenté sous forme de document PDF.
Pièce exeptionnelle, ce tableau est en présentation dans le musée
Ce tableau a été la réalisation d'un don fait par l’Association Nationale des Collectionneurs et Amateurs d’Horlogerie Ancienne et d’Art au moment de sa dissolution. L’A.N.C.A.H.A. avec cette donation, souhaitait que l’utilisation qui en serait faite soit dans l’esprit qui régnait en son sein à savoir : « L’Horlogerie Ancienne et d’Art » Ceci signifie que le don devait être employé pour l’achat d’une pièce de qualité.

Le tableau horloge
Cette pièce est un tableau horloge réalisé à la fin du 18ème siècle. S’il ne s’agit pas d’une pièce « populaire » au sens qui voudrait qu’on ait pu la rencontrer chez tout le monde, il nous a semblé qu’elle avait sa place auprès de notre « pendule du poilu » si originale et si chargée d’histoire. C’est cette belle pièce que nous allons vous détailler ici.
De la grande histoire...
La peinture de notre tableau représente un épisode de la bataille de Cholet. Cette bataille est un tournant dans la guerre de Vendée qui, par ailleurs, est restée un sujet discrètement présent dans notre histoire. C’est la révolte de paysans qui ne supportent pas la « nationalisation » de l’église de France à marche forcée menée par la convention à partir de juillet 1790 et choqués de voir le roi guillotiné. Le feu aux poudres est mis avec la conscription de soldats pour les armées du Rhin. Les paysans de l’ouest, entre Loire et océan se révoltent : ils ne veulent pas mourir pour la Convention, le 10 mars 1793 les gardes nationaux tirent sur les réquisitionnaires en révolte, le 15 mars les paysans insurgés prennent la ville de Cholet. C’est le début d’une répression terrible, avec trois cent mille morts sur une population de cinq cent mille personnes.
Cet affrontement entre l’armée républicaine et l’armée catholique et royale sera acharné de part et d’autre, avec des épisodes d’une cruauté exceptionnelle, avec des appels l’aide des insurgés vers l’Angleterre, avec son lot de trahisons, avec son cortège de famine et de désolations, avec ce bourbier où même un certain Bonaparte refuse « de faire couler le sang des français » en n’acceptant pas un commandement en Vendée.
Enfin, fin 1795 le général Lazare Hoche capture le dernier chef rebelle Charrette, son exécution met une fin à cette seconde guerre de Vendée. Après Brumaire, Bonaparte travailla à son tour à la pacification de l'Ouest : la publication du Concordat en 1801 favorisa le retour au calme.
Dans cette guerre, l’épisode de la bataille de Cholet sera décisif. Cholet est le point de rencontre de deux armées le 17 octobre 1793. L’une de quarante mille hommes pour les Vendéens, l’autre de vingt six mille hommes pour les Républicains. C’est un choc terrible, un massacre. Après des incertitudes quant au vainqueur, c’est finalement l’armée républicaine qui l’emporte. L’armée catholique et royaliste en retraite, tente de passer la Loire. Un grand nombre de combattants s’y noieront.
La scène de notre tableau se réfère à ce sanglant épisode. Malheureusement l’auteur de cette peinture n’a pas pu être identifié.
...à la petite histoire
Ce tableau horloge a été acheté il y a plusieurs années chez un horloger de Tours par notre ami Guss Jansen principalement pour l’intérêt de la mécanique. Après une expertise par Jean Claude Sabrier (expert spécialisé en horlogerie de collection), il s’avère que les musiques du tableau étaient des musiques de la guerre de Vendée en concordance avec la peinture. Au vue de l’état du tableau, notre ami à commencé une restauration des mécanismes. En ce qui concerne la peinture, fortement dégradée par les conditions de conservations, il a fait appel à un ami peintre restaurateur qui a restauré complètement la toile.
Lors de l’annonce de la subvention de l’ANCAHA, nous avons fait appel à lui bien sûr, pour nous aider à trouver la pièce exceptionnelle dont nous avions besoin. Il nous a tout de suite proposé son tableau mais qui n’était pas encore complètement restauré mécaniquement ; pas de problème avec notre « Atelier à Pendule » ! Nous nous sommes donc investis pour finaliser la réhabilitation de la mécanique du tableau.
Guss Jansen a le plaisir de pouvoir continuer à admirer « son » tableau au musée de Lorris !
Les mécanismes horlogers et musicaux
Sur la peinture, l’entrée d’une bâtisse, coiffée de deux tourelles, un cadran d’horloge indique l’heure. C’est un cadran à chiffre romain classique d’un diamètre d’environ 75 mm
Derrière la peinture, se cachent tous les mécanismes. Une charnière sur le bord supérieur permet de lever le tableau lui-même et d’accéder aux différents systèmes. Un tasseau en bois permet de bloquer la peinture en position ouverte.
L’observation du coffre du tableau permet de distinguer trois mécanismes principaux : en haut et à gauche un mouvement de sonnerie avec un poids dans un petit cabinet, c’est la sonnerie de l’angélus ; au milieu le mouvement de l’horloge avec un ensemble de timbres et de gongs pour la sonnerie des heures, demies et quarts d’heure, enfin en haut et à droite un mouvement musical avec six musiques séquentielles
Ce tableau est très musical : il sonne chaque ¼ d’heure. Trois fois par jour, il sonne l’angélus. Quelques minutes après l’heure, une boîte à musique est déclenchée et joue une des six musiques programmées.
Cet ensemble est synchronisé par le mouvement central : un système de leviers commande des tirettes qui déclenchent les divers organes musicaux. Enfin trois tirettes manuelles situées en bas du tableau permettent le déclenchement d’une part de l’heure sur demande (tirette de gauche), le lancement d’une musique avec la boite à musique (tirette du milieu) et enfin le changement ou non de musique à chaque heure (tirette de droite)
L’angélus
Il est composé d’un mouvement entre deux platines, l’énergie est fournie par un poids logé dans un cabinet qui entraîne un barillet par une corde. Un carré sur ce barillet permet le remontage du poids.
L’angélus, composé de trois fois trois notes puis d’une volée, est réalisé par l’intermédiaire des cames qui agissent sur deux marteaux frappant deux gongs : le premier est utilisé pour la répétition des trois fois trois notes identiques, les deux gongs pour la volée. La régulation est effectuée par un volant aérodynamique.
Le déclenchement de l’angélus est traditionnellement fait à six heures, midi et dix-huit heures.
Ecouter l'angélus...
La boite à musique
Cette boite à musique est déclenchée cinq minutes après la sonnerie des heures ou sur demande par les tirettes extérieures. Sa particularité est de jouer six airs séquentiellement. La durée d’un air est de 48 secondes.
L’énergie est fournie par un barillet à ressort remonté de l’extérieur du tableau.
Une recherche musicale concernant les différents airs n’a permis d’identifier que deux airs sur les six : La Marseillaise et le Chant du départ. La Marseillaise est certainement la version dite « des Blancs » que chantaient les Vendéens : elle commence par « Allons, armées catholiques… » Le chant du départ, quant à lui, date de 1794.
Ecouter la Marseillaise...
Ecouter le Chant du départ...
Pièce exeptionnelle, cette pendule est en présentation dans le musée.
L'artisanat des tranchées
1914, 1915, 1916… la guerre de tranchée s'enlise. Au 113ème régiment d'infanterie, un soldat, au fond de sa tranchée de l’Echelle Saint Avrain, dans la département de la Somme, travaille… Les temps d'attente sont longs. Les semaines passent. Dans les "journaux des marches et opérations" 1 du 113ème , les jours se suivent avec comme remarque : Situation sans changement. A part les relèves et quelques escarmouches, le temps s'écoule… Il faut meubler ces longues périodes entre deux offensives. Cette situation donne naissance à un art populaire : l'artisanat des tranchées. Pour passer le temps, certains poilus se mettent à fabriquer, avec des matériaux communs souvent de rebut, des objets usuels, des bijoux ou des objets décoratifs qu’ils donnent à leur famille, à leurs amis ou vendent pour compléter leur solde. Dans chaque camp la même énergie pour s'occuper, avec néanmoins une différence sur l'approvisionnement en matière première : les soldats allemands ont interdiction d'employer le bois ou le métal, ces matériaux étant systématiquement récupérés pour l'effort de guerre.
Ils utiliseront par exemple des os de chevaux pour graver des petits objets. Coté français, les douilles d’obus vides, les fusées, les munitions, les décorations, les pièces de monnaies et autres objets métalliques acquis sont ainsi transformés en vases, en encriers, en presse-papiers, en briquets, en bagues ou en modèles miniatures de char, d’avions... ou en pendule ! Les morceaux de métal sont fondus, découpés, soudés puis gravés ou ornés de cartouches de fusil, d’insignes comme le bouton d’uniforme ou la balle de pistolet.
Parmi tous ces objets, une pièce unique est parvenue jusqu'à nous. Elle est exposée et mise en valeur dans notre musée horloger de Lorris : il s’agit de la pendule du soldat Maurice Morin du 113ème régiment d'infanterie.
Le soldat Maurice Morin
Maurice Morin était un petit maraîcher de Bas Rivière, un faubourg situé au sud de la ville de Blois. Il avait un petit lopin de terre sur lequel il avait bâti lui même une modeste baraque dans laquelle il vivait. Le sol était en terre battue. Il avait construit son lit et ses éléments de rangement. Seul le fourneau était une acquisition.
Ses maigres revenus provenaient des légumes qu’il récoltait et vendait le jeudi matin et le samedi matin sur les marchés de Blois.
A l’armée, il était mentionné sur ses papiers militaires : "sait lire et écrire". Et il paraît qu’il était l’un des rares à posséder ce savoir dans son bataillon.
Il était également musicien et jouait du violon.
Il fut probablement incorporé au 113ème régiment d'infanterie qui quitta Blois pour le front le 5 août 1914 avec 3310 militaires et 185 chevaux par le train à 9h 39 mn. Une grande partie des soldats n'avaient plus que quelques jours à vivre puisque 1200 d'entre eux sont tombés à Signeulx en Belgique, le 22 août suivant. Il serait donc l'un des survivants.
Son œuvre
Pourquoi a-t-il choisi de réaliser une pendule plutôt qu'un autre objet, l'histoire ne nous le dira pas. Il est certain, comme vous allez pouvoir le découvrir, qu'il maîtrisait une certaine technique horlogère, tout en ayant une grande dextérité manuelle. Nous n'avons hélas pas d'information sur l'origine de cette "qualification". Ses matières premières principales ont été le bois fourni par les caisses de munitions, le fil de fer et divers objets métalliques transformés. La performance était de réaliser une pendule fonctionnelle à échappement à cheville, munie d’un poids, et avec un minimum d'outillage. Les soldats n'avaient que les moyens du bord pour fabriquer ces objets. Afin de ne pas alourdir leur équipement, ils limitaient au maximum leurs ustensiles et avaient surtout recours aux outils qui composaient l’attirail standard du soldat. Le soldat Maurice Morin ne devait donc disposer que d'une petite scie et d’un couteau. Avec passion, il a réalisé la pendule présentée sur la photo 1. Presque toutes les pièces sont d'origine. Nous préciserons les pièces refaites en présentant la restauration.
Cette pièce qui a dépassé ses 100 ans et a encore de belle années devant elle…
La restauration
Lorsqu'elle est arrivée au musée, la pendule était en mauvais état. Elle avait été stockée dans une remise durant de nombreuses années et de surcroît elle avait dû fonctionner pendant très longtemps (preuve de son utilité…) car certaines pièces présentaient des traces d'usure importantes. C'est donc une restauration complète qui fut entreprise. Elle exigeât 120 heures de travail. Il manquait l'aiguille des minutes qui fut refaite en comparaison avec celle des heures. Deux des roues durent être arrondies et les dents rectifiées. Sur deux pignons les ailes furent également refaites et 80 % des paliers ont été changés. Désormais l'horloge fonctionne correctement.
Vous pouvez retrouver l'article complet dans la revue de l'ANCAHA N° 128. Les revues sont disponibles sur le site de l'AFAHA
Une pendule "exotique"
Claude, membre actif de l'Atelier à Pendule, a eu l'oportunité de récupérer auprès d'un antiquaire américain une reproduction en assez mauvais état de la pendule du sieur William Congreve. Après un travail méticuleux de restauration et un réglage patient, le musée expose cette jolie pièce au musée.
Le mode de fonctionnement retenu est assez original. Avec un brin d'humour, nous avons dénomé cette pendule : "le flipper du musée". Vous allez comprendre pourquoi...
Un peu d'histoire...
Le Sir William Congreve (1772-1828) était le deuxième fils du lieutenant général Sir William Congreve. Comme son père, il était militaire et servait dans la Royal Artillery d'Angleterre. Comme contrôleur à la Laboratory Woolwich, il a développé les premières fusées utilisés dans les attaques navales sur la flotte française à Boulogne en 1805 et 1806. Il est peut-être mieux connu pour certaines inventions ingénieuses, y compris un système d'impression en couleur.
Dans le monde horloger son nom est attaché à une horloge contrôlée par une bille d'acier roulant sur une piste en pente pour laquelle il a obtenu un brevet en 1808 avec son système d'échappement et horloge à bille roulante.
La version originale peut encore être vue au Musée Royal Artillery à Woolwich près de Londres.
Un peu de documentation...
Bien que son horloge était une tentative sérieuse pour améliorer le chronométrage, elle était tout sauf réussi à cet égard. D'un autre coté le système de cette horloge a été immédiatement populaire et de nombreux fabricants ont incorporé ce principe dans leur horloges.
Si beaucoup voyaient dans ces horloges comme une tentative de mouvement perpétuel, ce n'est pas le cas !
En effet la bille roule sur la piste et détermine simplement le moment ou le plan doit être basculé pour repartir dans le sens contraire comme le fait un échappement classique. Chaque fois que la boule arrive en fin de course elle frappe un levier de libération qui déverrouille le mouvement pour remonter la plaque rainurée (ou la faire descendre) et faire redescendre la bille. Le ressort de barillet transmet alors grâce à un train d'engrenages et un système bielle manivelle la force qui fait basculer le plateau. La boule commence alors son voyage de retour sur la piste jusqu'à ce qu'elle atteigne l'autre coté de la plaque et déclenche la répétition du processus .
Le plateau et la boule sont calculés pour que le trajet sur la piste dure 30 secondes entre deux déclenchements.Mais toutes sortes d'influences tels que les changements de température, d'humidité et la poussière sur la piste provoque une irrégularité dans le mouvement ce qui constitue un handicap pour faire de ces horloges un garde temps fiable.
Les trois cadrans indiquent les heures sur la gauche, les minutes dans le milieu et les secondes sur la droite, bien quel'aiguille des secondes de ce cadran se déplace de 60 à 30 il ne montre pas les secondes réelles. Un indicateur plus détaillé des secondes existe sous la forme d'une règle coulissante où les secondes sont indiquées par le biais d'une série de petites fenêtres 1, 2, 4, 6... 30 et, lorsque la table s'incline, cette règle se déplace pour indiquer 31, 32, 34, 36... au passage de la bille.
Le mécanisme de transmission de la force du barillet est à fusée et chaîne. Le fonctionnement est d'environ une semaine.
Le reglage est très délicat, c'est une école de patience !
Pour mieux comprendre le fonctionnement, voici une vidéo qui montre le fonctionnement de cette curieuse pendule :
(si vous n'avez pas tout compris... vous pouvez venir nous voir !)
Bibliographie :
En 1865, les Japy, gros industriels horlogers du Pays de Montbéliard créent un nouveau concept et fabriquent en grandes séries un petit réveil qui sera connu en France sous le nom d' "Octogone Japy".
Quelques temps après, juste avant le conflit de 1870, le principe est repris par les fabricants de la Forêt Noire (Becker, Lenzkirch etc.) qui vont le populariser sous le nom de "Eisenbahnerwecker", "Réveil de cheminot". En effet le développement du chemin de fer nécessite, pour les employés, des prises de service à des horaires bien définis.
Les octogones JAPY au catalogue de 1902 :
Octogones JAPY version réveil de voyage catalogue 1903 :
La technologie de ces mécanismes est extrêmement simple; le rouage est maintenu entre deux platines pleines, espacées de 20 mm et de 55 à 65 mm de diamètre. Les ressorts sont enfermés dans des barillets, l'échappement est à ancre avec un petit balancier pendulaire; la parenté avec la Pendule de Paris est évidente. Mais ici s'arrête la comparaison, les pièces sont grossières, brutes d'usinage, il n'y a aucune finition. La sonnerie est rudimentaire, le marteau frappe directement sur le boîtier, le son est affreux. Une étude comparée portant sur plusieurs "octogones" de provenances diverses, Japy, Becker, Junghans, Albert Villon futur Bayard, Kienzle. HAU montre qu'il n'existe, tant au niveau conception, qu'au niveau réalisation que des différences minimes. Ce petit instrument horaire va continuer sa carrière; il va avoir une clientèle pauvre mais fidèle, jusque dans les années 1915-1918.
Il faut quand même tenir compte que vers 1880, ce mécanisme a eu une chance de survie sérieuse. Il est utilisé dans les réveils " fantaisie en bronze imitation". C'est le mouvement classique, présenté dans un boîtier cylindrique de 55 à 65 mm de diamètre, inclus dans de ravissantes compositions artistiques intitulées : GITANA, MENESTREL, TRICOTTEUSE, PAGE, où de superbes arrangements bucoliques: VIN CLAIRET, VIGNERONE, PECHEUR etc.; ces délicieuses petites horreurs ne retiennent pas de nos jours l'attention des collectionneurs; c'est regrettable. Néanmoins quelques originaux commencent à les collectionner, à condition qu'elles ne soient pas chères; le respect de la tradition sans doute.
Réveils en imitation bronze catalogue JAPY 1903 :
Quelques photos du mouvement tel que vous pouvez le voir au musée. Notez l'ancre très courte avec juste 2,5 dents sur la roue d'échappement.
Cette pendule conçue dans les années 1930 est équipée d'un monnayeur qui installée chez un client devait recevoir, pour fonctionner, tous les jours une pièce de 2 francs. Ainsi le client épargnait progressivement une somme qui était relevée régulièrement par la compagnie d'assurance "Le Travail" qui, en contre partie, offrait une assurance-vie.
Pourquoi le nom "Pendastrava" ? Tout simplement pour : PENdule D'ASsurance TRAVAil !
Voici l'article paru dans les colonnes du journal des assureurs "L'Argus" du 20 janvier 1929 :
Remarque : à titre d'information la valeur en Euro constant d'une pièce de 2 Francs des années 1930 correspond environ à 1 Euro actuel.
La Pendastrava. — Une idée aussi heureuse qu'originale. — La Compagnie mutuelle française d'assurances sur la vie Le Travail, vient de réaliser une idée aussi heureuse qu'originale, qui mérite d'être citée en exemple.
En quoi consiste cette idée ?
C'est ce que nous allons expliquer dans les lignes suivantes :
Cette honorable Société fait délivrer gratuitement, par sa Société anonyme de Caution et de Gérance (au capital de 6.500.000 francs), une pendule des plus artistiques, a tous les souscripteurs d'une Assurance-Vie-Décès, de la Compagnie Le Travail. C'est une nouveauté, et l'on va voir en quoi consiste son originalité. Décrivons d'abord cette pendule qui a pour nom : La Pendastrava et qui est visible pour ceux qu'elle intéresse dans les Bureaux de la Compagnie Le Travail, 79, rue de Clichy, à Paris. Cette belle pendule est en thuya, marqueterie citronnier, filet bois de rose, mouvementà quinzaine à sonnerie, cadran ovale argenté (type A), mouvement à huitaine, cadran rond argenté (type B), heures bleu de roi, lunette et pieds de bronze. Au sommet, se trouve une fente destinée à recevoir des pièces de monnaie, analogue à celles qui existent dans les appareils distributeurs qu'on trouve dans toutes les gares. Or, cette pendule — un vrai bijou — ne fonctionne, mêne remontée, que si elle a reçu chaque jour une pièce de un franc ou deux francs.
Mais alors, à quoi servent ces pièces de monnaie ainsi versées ? A faire fonctionner la pendule, sans doute, nous venons de le dire, mais encore et surtout — et c'est là l'originalité de l'invention — à acquitter les cotisations de l'assurance sur la vie émise par Le Travail. Ainsi donc, en versant chaque matin une pièce de 1 ou 2 francs, pour mettre en mouvement la pendule, l'assuré paye — pour ainsi dire sans s'en apercevoir et sans en éprouver un gros sacrifice — le montant de sa cotisation.
On avouera que l'idée est des plus ingénieuses.
Veut-on savoir maintenant quels sont les résultats obtenus?
Examinons quelques exemples. Prenons le Type A (cadran ovale argenté), destiné à recevoir chaque jour une pièce de 2 francs.
Un assuré qui aurait 30 ans et qui verserait chaque jour 2 francs dans La Pendastrava, pendant 10 ans, aurait effectué sans s'en apercevoir, un versement total de 7.300 fr.
Or, à quoi aurait-il droit? En cas de décès, ses ayants-droit recevraient un capital de 7.125 fr., — ou bien l'assuré recevrait lui-même, s'il était vivant dans 10 ans, le même capital de 7.125 fr., auquel il y aurait lieu d'ajouter des bénéfices accumulés probables, évalués à 1.260 fr.
Soit au total : une somme d'environ 8.385 francs (soit en cas de décès, soit en cas de vie au bout de 10 ans).
Avec le Type B (pièce de 1 franc chaque jour déposée dans la fente de la pendule à cadran rond argenté), l'assuré de 30 ans aurait droit (lui ou les siens) :
En cas de décès à ................... 3.502 fr.
En cas de vie, dans 10 ans ... 3.562 fr.
plus les bénéfices accumulés probables, évalués à 630 fr., soit un capital total de 4.192 fr., alors que les versements totaux (1 fr. par jour) dans La Pendastrava, auraient atteint "3.650 fr. seulement. Il est bon de faire remarquer en outre, que l'assuré n'est nullement tenu de faire lesdits versements dans la pendule pendant 10 ans.
Après un an de versements, il peut cesser tous paiements et cependant conserver la pendule.
On conviendra que cette façon de stimuler la prévoyance est des plus originales. Une tire-lire ordinaire, n'aurait-elle pas donné les mêmes résultats ?... Nous répondrons non ! et pourquoi ? Parce que, en cas de négligence, il n'y aurait pas eu de sanction à l'oubli. Tandis qu'avec la pendule, celle-ci s'arrêtant parce que l'assuré n'a pas versé la piécette, rappelle ce dernier à l'ordre... et au devoir. C'est fort bien imaginé.
Signalons que l'assurance sur la vie que procure La Pendastrava est conclue sans examen médical, ce qui pourrait l'apparenter aux assurances populaires, alors qu'en réalité, le contrat de la Pendastrava convient surtout à la classe moyenne des petits bourgeois.
M. Duquenelle, l'éminent président de « l'Association des Compagnies pratiquant l'assurance populaire sur la vie », et Directeur général de la Compagnie Le Travail, vient de faire preuve d'une belle initiative en créant la Pendastrava, nom qui a paru mystérieux au public, mais qui signifie simplement Pendule-Assurance-Travail.
Source : BNF Gallica
Trois types de pendule ont été construites :
Type A
Type B
Type C
Examen d'une pendule type C :
Le démontage n'est pas particulièrement délicat, par contre une certaine méthode est nécessaire pour sortir tous les sous ensembles.
Retirer les aiguilles et détacher le cadran (2 petites vis)
Le coté cadrature est maintenant libre
À l'arrière dévisser les deux petites vis du guide pièce
Puis les trois vis qui permettent de désolidariser le bloc à pièces du mouvement
Après avoir glisser vers le haut (1à 2 cm) le guide pièce, lever le mouvement pour le déboîter du bac à pièces, puis glisser vers la gauche à l'intérieur ce bac
Retirer vers le bas le guide pièce
Vous pouvez sortir maitenant le mouvement puis le bac à pièce
Pour finir vous pouvez retirer les tiges de timbre (fixation par trois vis)
Examinons maintenant les sous ensembles :
Trois parties distinctes : le mouvement, le monnayeur et la tirelire :
Le monnayeur est un petit sous ensemble rapporté sur le mouvement qui permet de contrôler le fonctionnement du mouvement.
Le fil supérieur du monnayeur vient appuyer sur le balancier pour le bloquer lorsque le temps de fonctionnement maximum est atteind. Le levier inférieur est complètement remonté et vient bloquer le mécanisme.
Ce fil est commandé par le levier inférieur qui lorsqu'une pièce est introduite débloque le mouvement en relevant le fil supérieur.
Lorsqu'une pièce est introduite, le levier qui reçoit la pièce se verrouille en bas et dégage le fil du balancier, ce dernier pouvant alors fonctionner normalement.
Après quelques minutes un double verrouillage permet d'assurer une réserve de marche d'environ 30 heures par l'intermédiaire de la roue de 80 dents qui s'engrenne sur le mouvement. Ce verrouillage est fait avec une légère remontée du levier.
Si une pièce est de nouveau introduite au bout de 24 h le levier se reverrouille.
Par contre après 30 heures le levier vient se bloquer dans l'encoche sur le disque, provoquant le déplacement du fil qui vient alors toucher le balancier et l'arrêter.
Les douze coups de la Pendastrava :
Depuis la fin du XVIII ème siècle des fabriques d'horlogerie avaient vu le jour en Nouvelle Angleterre, principalement dans le Connecticut. Vers 1830 deux frères Chauncey et Noble Jérome fabriquent de curieuses horloges à poser à Bristol dans le Connecticut. D'une hauteur comprise entre 0,8 et 1 mètre ces horloges de table son flanquées de deux colonnes sculptées et en partie dorées et elles sont ornées de deux panneaux décoratifs fait selon la technique du fixés sous verre, le verre est peint sur l'envers cette technique a été très employée en Allemagne pour décorer les certaine horloges de la Forêt Noire.
Au début elles ont un mouvement en bois allant 30 heures puis un mouvement en laiton allant 8 jours avec une sonnerie à râteau.
Au début elles ont un mouvement en bois allant 30 heures puis un mouvement en laiton allant 8 jours avec une sonnerie à râteau.
L'une d'elles est parvenue au musée sous forme de don, elle a été fabriquée par:
BIRGE, MALLORY & Co
BRISTOL CONNECTICUT.
Patent, Brass Eight Day. Rack and Snail Strike Clock.
C'est une petite fabrique comme il en existe tant dans ces contrées de la Nouvelle Angleterre, elle a été présente sur le marché de 1838 à 1843.
L'ensemble est en mauvais état, elle a du séjourner longtemps dans une remise, l'ébénisterie a beaucoup souffert, il y a des manques aux couvre joints qui protègent la vitre et les fixés sous verre, donc pour une bonne restauration tous les couvre joints ont été remplacés par des nouveaux, copiés au millimètre près et réalisés en noyer par le "spécialiste bois" de l'équipe de restauration.
Le fixé sous verre a été remplacé avec l'aide d'un collectionneur américain qui a fait parvenir au musée via internet une image d'un paysage identique prise sur une horloge de même fabrication.
Il manquait plusieurs pièces au mécanisme et notamment l'ancre, pièce essentielle, elle a été commandée chez un fournituriste et a été montée sans problèmes. La perfection des fabrication américaine fait qu'il est possible de se procurer des pièces détachées neuves pour une horloge fabriquée il y a plus de 170 ans.
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